jeudi 19 janvier 2006

Egoïste. 

J'erre dans les allées du supermarché, incapable de me concentrer.
Après avoir passé 2 heures à servir de terrain de jeu à une petite fille qui du haut de ses 14 mois marche décidément de mieux en mieux, alors que chef grelottait de froid, malade, couchée, et en attendant l'arrivée de mari-de-chef, de retour de sa conférence en Allemagne, je me retrouve là, un peu fatiguée, un peu décalée.
Mais qu'est-ce que je fais ici déjà ?
Ah oui, les machins pour les crêpes.
Le petit garçon que j'aime était tout pale aussi, comme sa mère, fatigué, malade, le même virus.
La femme de Dan ne va pas bien non plus, du tout. Et c'est tellement inquiétant qu'on refuse d'en parler, de peur de dire des mots trop forts, des mots définitifs. Dan est à la maison, il "garde le zoo", dit-on en souriant, parce qu'il faut bien sourire même quand on a la trouille, et que 3 gamins, c'est vrai que c'est un vrai zoo.
Et il faut bien continuer à faire ses courses, aussi.
Alors j'erre dans les allées du supermarché, à me demander ce que je suis censée acheter pour mettre sur les crêpes, puisqu'une bouffée d'air frais bristolien arrive ce soir, et que du coup j'ai promis de faire des crêpes pour célébrer.
J'erre dans ce supermarché et je me contrefous de ces putains de crêpes, en fait, les futilités m'emmerdent aujourd'hui.
Ce qui évidemment ne rime à rien, et est même contre-productif.
Alors j'achète des machins pour mettre sur les crêpes, et ce soir je vais oublier égoïstement que pendant que je rigole avec Helen, d'autres ailleurs sont dans le désarroi.
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