lundi 12 décembre 2005

Hexagone. 

Puisque j’avais décidé que ce voyage en France se ferait sous le signe de la positive attitude, même si j’ai récemment appris que c’était vraiment trop connoté pour le dire trop fort dans le métro, et puisque j’ai vu uniquement des gens que j’aimais pendant ces quelques jours franciliens, je me suis levée ce matin à 3h30 GMT la mort dans l’âme et pas du tout prête à quitter le sol parisien -même si Roissy c’est déjà plus Paris, et le Formule 1 pas exactement un bijou de l’hôtellerie française, m’enfin on va pas chipoter quand même- et j’ai épié les quelques rares bâillements en version française qui me séparaient de mes bus à double étage avec l’anxiété du condamné qui retourne s’enfermer dans sa cellule après sa toute dernière promenade. Dernière cigarette. Dernier café. Dernier croissant. Dernier regard. Bref, loin de moi le soulagement habituel de quitter la mère patrie et de rentrer dans mon home sweet home bien-aimé. Finalement, le sol importe peu si le cœur est là.
J’ai comme l’impression de ne plus savoir parler anglais aujourd’hui, d’avoir oublié tous mes verbes irréguliers, de faire répéter chaque phrase 3 fois, et surtout de zézayer un peu beaucoup, and zis iz ridiculousse, quand même, là. Quel est le con qui m’a re-retransformé en frenchie de base le temps d’un long week-end, m’enfin ?
Alors je me cache sous mon baladeur, avec les derniers Bénabar et Raphaël qui tournent en boucle, parce qu’en plus d’une pile de magazines féminins et du Mont d’Or acheté à l’aéroport pour remplacer celui qui doit encore m’attendre dans le frigo de Tantine, j’ai ramené des tas de CDs achetés chez Gibert, puisqu’après tout, j’avais bien dit que c’était Noël.
Alors je me dis que… ça ira mieux demain, du moins je l'espère, même si je crois bien, que ça n’pourra pas être mieux qu’hier.
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