dimanche 30 octobre 2005

There's something very queer about the warren this evening... 

Comme tout dimanche matin qui se respecte, le réveil a une fois de plus raté sa mission de sauvetage du week-end qui part un peu en couille, parce que passer mon samedi avec mon labmate préféré avec qui je partage quasimment tout mon temps libre ces temps-ci, ce qui entraine de sérieuses confusions dans mon cerveau quand je l'entends dire que les femmes sont toutes flirty quand elles parlent aux hommes, parce que, euh, tu sais, je suis une femme, toi un homme, et en fait je ne suis pas flirty pour un brin là, j'te jure, et puis arrête ton sourire en coin sur le champ quoi, bref, passer autant de temps avec lui n'étant pas prévu au programme des réjouissances de cette fin de semaine (qui contenait exactement 3 items: light and auxin signal integration; le roi et l'oiseau au ciné dimanche à 13h; light and GA signal integration, autant dire un programme de rêve), dimanche se devait d'être particulièrement efficace, concentré, et organisé.
Et dès le réveil, ça partait en couille, donc.
Ce qui ne m'a pas empêché de finir un pot de confiture de cynorhodons (encore un talent caché de mon père, qui aurait définitivement du faire carrière chez Bonne Maman) dans les vapeurs de thé et face à mon Science & Vie pendant les quelques heures qui me séparaient de "la journée qui commence tard" à "merde, mais c'est déjà l'après-midi, bordel".
Bref, j'allais presque oublier le Roi et l'Oiseau, quand je m'en suis souvenu.
Douche d'urgence, recherche improbable de vêtements propres-et-seyants à J+8 de la dernière lessive (enfin un challenge, un vrai), mais je n'arriverai jamais au cinéma à l'heure, merde de bordel de merde, mais pourquoi suis-je systématiquement toujours et continuellement en retard, for f*ck sake.
Bref, les clefs à la main et les cheveux mouillés, je m'apprêtais à passer la porte pour me jeter dans la voiture-de-chef, en me disant que de toute façon j'arriverai toujours à temps pour les 2 seules minutes qui me font vouloir revoir ce film pour la (III et V font VIII et VIII font XVI ?) ème fois, c'est à dire le célébrissime passage où l'oiseau berce sa couvée au son de "Dormez, dormez, petits oiseaux, petits oiseaux chéris.. papa est là qui veille, papa qui veille au grain... dormez petites merveilles, il fera jour demain..." Oh oui, je sais, ça n'a l'air de rien comme ça, et c'est une raison un peu mince pour aller voir le traditionnel film de Noel une veille d'Halloween, les cheveux dégoulinants et le coeur battant parce que mine de rien en fait je déteteste être en retard, même si parfois je le cache bien. Maintenant, que celui qui a été élevé par son père me jète la première pierre. Les autres, passez votre chemin, vous ne pouvez pas comprendre.
Bref, j'en étais au moment où, les clefs en main, je courrais vers la porte d'entrée. Quand tout à coup mes cellules gliales ont du me faire le coup du 2ème cerveau, celui qui marche plus lentement, mais sans qui Alzheimer s'installe. (je l'ai déjà dit que j'ai passé le p'tit déj à lire Science & Vie ? Ah, oui.) Bref, évidemment, nous sommes de retour sur Greenwich aujourd'hui même, et j'avais donc finalement 1 heure et 10 minutes pour arriver au cinéma, ce qui fait qu'à raison d'un trajet de 10 minutes en voiture, en ajoutant 5 minutes pour trouver une place ET faire un créneau, parce que depuis qu'il n'y a plus l'autocollant sur le pare-brise arrière de la Clio de l'auto-école, j'ai un peu du mal avec les créneaux, et oui c'était il y a 9 ans, mais en même temps je traine des handicaps insoupçonnés, faut pas croire, bref, et avec un sprint vers le filmhouse de bien 4 minutes -7 minutes si cigarette et donc pas sprint -, j'avais donc finalement un paquet de temps devant moi avant d'être à nouveau en retard.
Je me demande si mes phrases ne sont pas un peu décousues aujourd'hui quand même. M'enfin on va dire que non.
Bref, et après vérification sur BBC Scotland qu'il n'était vraiment pas encore midi, et que finalement la journée n'était pas partie en couille à cause de mon réveil mais à cause de ma lenteur à réaliser que mon réveil était un menteur, j'ai finalement vu l'oiseau, le roi, le petit ramoneur de rien du tout, la charmante bergère, et surtout une tripotée d'enfants bilingues disséminés dans les rangs de la toute petite salle de ciné. Et observer un enfant d'environ 3 ans, un lapin en peluche dans la bouche, parlant systématiquement français à sa grand-mère qui s'échine à lui répondre en anglais, j'ai trouvé ça encore plus joli que le poing du robot libérant à jamais tous les petits oiseaux du monde, puisqu'a life without freedom is no life, comme quoi Jacques Prévert et Mel Gibson sont plutot d'accord sur certains points essentiels. (Je l'ai déjà dit que j'ai acheté le DVD de Braveheart samedi ? Ah non, ça je ne l'avais pas encore dit, hein)
Toujours est-il que sur mes 3 items du week-end, 2 sont quand même passés à la trappe, même si j'ai enfin fini de dévorer Watership Down, qui non seulement va rejoindre dès à présent le panthéon de mes livres vénérés, mais qui en plus m'a permis d'entamer une utilisation quasi-exhaustive de mon dictionnaire de poche anglais-français, dont j'avais trop hativement jugé l'utilité superflue, parce que oui, il existe un mot en anglais qui signifie "courrir érratiquement vers le haut" (mais non, je ne me souviens plus lequel), et tout plein d'autres termes qui s'adaptent parfaitement bien aux aventures lapines et que je ne connaissais pas, et avec une fréquence d'apparition de mots inconnus moyennant à 3 par page, mon dictionnaire a subit de fréquents outrages tout au long de ces 473 pages. Enfin bref, depuis ce week-end, je n'aime plus les chats, les renards, et les hommes. Et je ne regarderai plus jamais les lapins qui trainent sur le campus de la même façon. Ni les renards, d'ailleurs. Ni même les hommes, mais c'est peut-être une autre histoire.
Toujours est-il que la fin de semaine s'achève une fois de plus sur une saveur désagréable de culpabilité à l'arrière gout d'auxine, mais avec un peu de chance, chef, qui elle a fini toute sa partie sur light-clock connections, sera convaincue par mes histoires de lapins, oiseaux, ramoneurs et autres cynorhodons, demain matin.
J'ai quand même quelques doutes.
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