lundi 18 avril 2005

Déjeuner en paix... 

Assise en tailleur sur le canapé devant la télé, le saladier bien callé là dans le creux des jambes, un verre de rouge sur la table basse, voilà ma position préférée.
D'ailleurs un dimanche soir juste avant de s'installer confortablement, on se retrouve dans la cuisine à préparer sa sauce salade en salivant -comme oui je suis championne du monde en sauce salade, et si t'es pas d'acc c'est pas grave ça en fera plus pour moi- en se souvenant que demain c'est un jour de congé à l'université, et qu'un jour de congé ça signifie surtout "merde la cafét va être fermée". Alors au moment d'ajouter de la moutarde dans le saladier on en met le double, puis on cherche un grand tupperware dans le placard, et on partage précautioneusement sa salade en deux, en salivant tout à coup doublement, puisque demain midi ça va être meilleur que d'habitude finalement.
Sauf qu'on a pas pensé à un truc tout con: au moment d'ouvrir le tupperware et d'admirer la sauce qui dégouline à l'extrémité des feuilles et sur les morceaux de gruyère -du vrai de vrai, pas du cheddar- on est entourré d'un bataillon de british ou de foreigners britanisés, ouvrant leur lunch-box sur un sandwich-triangle et un mini paquet de chips.
Alors on se met quand même à manger sa salade qui fait un crunch-crunch terriblement bruyant, surtout lorsque les 4 paires de machoires alentours mâchent du pain de mie, on s'éclabousse de sauce, surtout sur le menton là, comme quand on est sur son canapé à la maison à se demander quel va être le vainqueur du "100 greatest albums ever" de channel 4, sauf qu'on est pas sur le même canapé, on est sur celui de la salle café face à 4 paires d'yeux qui vous observent d'un air pas franchement dégouté, mais définitivement réprobateur. Alors on n'ose pas finir de saucer la sauce avec son morceau de ciabatta au poivron qui pourtant déchire sa race tellement c'est bon, et on se dit que la prochaine fois on mangera son dessert en secret dans le labo même si c'est interdit, puisque c'est bien connu, manger un dessert pour lunch-time c'est pêcher, surtout si on est française et grassouillette.
Allez, demain c'est pas congé, et je vais pouvoir reprendre mon régime pâtes-fromage cachée dans un coin de la cafet...
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