samedi 5 février 2005
C'est en repoussant le moment d'aller semer sous la hotte que je suis tombée dessus, au détour d'un site nostalgique. Sans faire exprès, juste en allant fouiller un peu, oh pas bien loin, mais j'aime bien fouiller. Et aucune envie d'aller stériliser des graines...
Oh j'ai bien la même quelque part, dans un carton, perdue. Celle-ci est de mauvaise qualité, scannée de travers, la tête de mon David est même coupée, difficile de vraiment voir les visages.
Mais je la connais par coeur.
La 3eme Lilas...
Avec ma Gigi, en axe de symétrie, son grand sourire déja en permanence sur les lèvres. Avec BVD, qui nous racontait la variable "x" en rougissant et se grattait la tempe droite avec la main gauche en passant le bras derrière sa tête, gymnastique apparemment indispensable à la mise en marche de ses neurones, avec Franck, à qui je pense tous les 24 mars sans exception, avec David, le doux David...
J'aimerai savoir ce que sont devenues Sophie et ses idées perverses, qui à cette époque commençaient à m'effrayer... et Florence... j'ai aperçu son nom il y a quelques années, thèse de littérature, rivales et opposées jusqu'à la fin... et Erwan, qui me faisait rougir d'un regard... et Fabrice avec qui je traînais dans l'impasse après les cours, en mangeant des sacs de bonbons... et l'autre Ghislaine, chez qui je m'enfuyais dès que possible, avec qui je découpais des posters de Patrick Bruel en rêvant d'embrasser Roch Voisine, à moins que ce soit le contraire...
Oh tiens, Ramzi, je l'avais oublié celui-ci, comme quoi la violence s'oublie finalement. Pourquoi est-il derrière-moi ? Est-ce que j'étais tétanisée ce jour là ? J'ai pas l'air, je souris. Ou presque. Avec mon grand T-shirt qui me cachait les fesses, déjà à l'époque. Sans lunettes, mon monde était encore flou, et mes cheveux pas encore peroxydés.
Qu'ont-ils gardé de moi ?
Une image de première de la classe discrète ? Le scandale de mon dépucelage jamais avoué ? La fille du fond de la classe qui dévorait Maupassant pendant les cours et se relevait la nuit pour finir ses devoirs ? La petite qui avait 13 ans mais s'efforçait d'en paraître 15 pour se faire oublier dans la masse ? La chouchoute du prof de Français ? Celle qui arrivait en retard tous les matins ?
A de rares exceptions, tous sont associés à un sentiment, une image, un sourire, une anecdote.
Mais qu'ont-ils donc bien pu garder de moi ?.. |
Oh j'ai bien la même quelque part, dans un carton, perdue. Celle-ci est de mauvaise qualité, scannée de travers, la tête de mon David est même coupée, difficile de vraiment voir les visages.
Mais je la connais par coeur.
La 3eme Lilas...
Avec ma Gigi, en axe de symétrie, son grand sourire déja en permanence sur les lèvres. Avec BVD, qui nous racontait la variable "x" en rougissant et se grattait la tempe droite avec la main gauche en passant le bras derrière sa tête, gymnastique apparemment indispensable à la mise en marche de ses neurones, avec Franck, à qui je pense tous les 24 mars sans exception, avec David, le doux David...
J'aimerai savoir ce que sont devenues Sophie et ses idées perverses, qui à cette époque commençaient à m'effrayer... et Florence... j'ai aperçu son nom il y a quelques années, thèse de littérature, rivales et opposées jusqu'à la fin... et Erwan, qui me faisait rougir d'un regard... et Fabrice avec qui je traînais dans l'impasse après les cours, en mangeant des sacs de bonbons... et l'autre Ghislaine, chez qui je m'enfuyais dès que possible, avec qui je découpais des posters de Patrick Bruel en rêvant d'embrasser Roch Voisine, à moins que ce soit le contraire...
Oh tiens, Ramzi, je l'avais oublié celui-ci, comme quoi la violence s'oublie finalement. Pourquoi est-il derrière-moi ? Est-ce que j'étais tétanisée ce jour là ? J'ai pas l'air, je souris. Ou presque. Avec mon grand T-shirt qui me cachait les fesses, déjà à l'époque. Sans lunettes, mon monde était encore flou, et mes cheveux pas encore peroxydés.
Qu'ont-ils gardé de moi ?
Une image de première de la classe discrète ? Le scandale de mon dépucelage jamais avoué ? La fille du fond de la classe qui dévorait Maupassant pendant les cours et se relevait la nuit pour finir ses devoirs ? La petite qui avait 13 ans mais s'efforçait d'en paraître 15 pour se faire oublier dans la masse ? La chouchoute du prof de Français ? Celle qui arrivait en retard tous les matins ?
A de rares exceptions, tous sont associés à un sentiment, une image, un sourire, une anecdote.
Mais qu'ont-ils donc bien pu garder de moi ?.. |
