jeudi 9 décembre 2004

Mon bistrot préféré... 

J'me demandais tout à l'heure quel était mon resto préféré du monde de la Terre entière. Oui je sais, j'me demande des trucs cons des fois, mais le temps passe lentement quand on fait de l'ADN génomique à tour de bras (et puis j'ai mal au dos), alors il faut bien occuper le cerveau.
Donc bref, lequel.
Et en finale, y'en a deux.
Le pire, c'est que c'est pas forcément les meilleurs restos du monde, ce qu'on mange, c'est finalement secondaire.... non, tout se joue à la qualité du souvenir. Aux bons moments vécus sur ces banquettes. Aux échanges, aux confidences, aux rigolades, aux disputes parfois, ou pire aux silences gênés.
Faut dire que ces 2 finalistes là, j'en ai usé les banquettes en même temps.
Bon, la taverne de Maître Kanter à Grenoble, c'est ENTIÈREMENT de la faute de ma mère. Je rejette TOUTE responsabilité dans le choix de cet endroit de débauche coquillagesque comme cantine mère-fille. Non mais. Même sa voiture retrouvait le chemin toute seule faut dire certains soirs... et puis je l'ai aussi pratiquée entre amis, la taverne, ou en couple, bon rarement pour des orgies de fruits de mer, certes, ca c'est STRICTEMENT réservé à la famille...
Et puis il y a la cafet' du géant Casino de Saint Martin d'Hères. Vide les soirs de semaine. Ou on allait juste tous les deux, et ou c'était tout sombre, et ou je m'asseyais tout le temps à la même place sur la banquette, à coté de la photo de l'observatoire d'astrophysique du campus, parce que "c'est dans cette salle qu'un jour je soutiendrai". Des haricots verts, des frites, une part de gâteau, un café, une cigarette, et des heures de discussion. De bien-être. Des heures à part, dont il fallait profiter, avant que tout ne s'arrête, avant qu'on parte, avant que la vie continue. Je crois que c'est lui mon resto préféré. C'est même pas un resto, juste une pauvre cafet' sur le toit d'un centre commercial - toit duquel la vue est la plus fantastique du monde d'ailleurs, surtout les lendemains de pluie quand l'air est pur et que la Chartreuse et le Vercors vous tombent dessus en même temps. C'est juste une pauvre cafet' avec les mêmes habitués tous les soirs, avec de la lumière jaunasse et de la mayonnaise en sachet. Avec des petits pichets d'eau individuels et ma voiture sur le parking. Et avec tout plein de mes souvenirs scotchés à une banquette grise.
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