vendredi 19 novembre 2004

Vertige de l'amour... 

L'année derniere a cette heure la... c'est un jeu que j'aime bien ça...
L'année dernière.
C'est con comme jeu, ça fait mal pour rien ce jeu.
J'peux juste pas m'empêcher.
L'année dernière a cette heure la j'étais amoureuse. Il m'aurait dit de marcher sur des braises, de me rouler dans la neige ou de sauter du 25eme étage je l'aurai fait. Et finalement j'ai fait bien pire, j'ai tout accepté.
L'année dernière a cette heure la on vivait ensemble dans notre beau petit garden flat, et je refusais de voir que tout n'était pas rose, je refusais de croire qu'il ne pourrait pas changer, je refusais d'arrêter de lui pardonner, il allait arrêter de boire, de prendre mon argent, de m'humilier, de se servir de moi, de m'écraser, de m'isoler. Parce qu'il m'aimait, j'en étais sure, et personne ne pouvait nous comprendre. Évidemment.
Et puis l'année dernière a cette heure la, ou presque, je me suis retrouvée dans un mauvais film de M6. Ceux qui passent l'aprèm, pour les ménagères qui repassent ou les étudiantes qui s'emmerdent. Celui ou gros salaud cogne sur pauvre gentille. Pendant de longues minutes d'angoisse je n'ai pas su si j'étais dans le plan A - séquence début de film, gros salaud tue gentille, le film raconte comment on fini par l'arrêter - ou le plan B, fin de film, les flics arrivent a temps et sauvent gentille de gros salaud récidiviste.
Pendant ces longues minutes j'ai observé incrédule, ce gars qui menaçait, qui frappait, qui tirait, qui bloquait, qui criait, qui faisait mal.
Appeler les flics, a l'aide, appeler les flics.
Ce gars qui continuait a frapper, qui arrachait la prise de téléphone, qui tirait mes cheveux, qui frappait.
Qui m'a balancé dans un coin de la chambre, coincée entre le lit et le mur, le temps d'aller chercher un couteau.
Qui m'a balancé sans le savoir a coté de mon téléphone portable.
Du 999 qui m'a sauvée.
Plan B, les flics arrivent a temps, proposent d'embarquer gros salaud, mais gentille trop effrayée et entre 2 crises d'hystéries post-trauma demande a être ramenée au labo, chez elle.
Et finalement l'année dernière a peu près a cette heure la j'ai arrêté de pardonner.

Expérience positivie finalement: un an plus tard je suis débarassée de ma dépendance a gros salaud, je sais que je me respecte assez pour ne pas tout accepter, et j'ai grandi.
J'ai juste du mal a ne pas y penser, alors je rempli mon temps avec du travail.
Ca passera.
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