jeudi 31 mars 2005

Je préfère manger à la cantine... 

Je fais des découvertes.
Si si.
En même temps c'est mon métier, c'est sur.
Et là j'ai découvert un truc phénoménal: la cafet à midi.
Non comme 2 ans et demi d'Angleterre, ça tue toute vélléité de repas chaud du midi; et à Bristol c'était resto du personel (£5 la jacket potato) ou sandwich triangle (£2.30 pour un jumbo prawn même pas triple, ah les rats...), voire dévalisage du petit Sainsbury's avec un bonjour au Mike au passage.
Bref.
Maintenant je suis sur un campus, un vrai, pas en plein centre ville. Plus de Highbury Vault sur St Michael Hill pour un pub-lunch improvisé, ni de petit Sainsbury's à 5 minutes top chrono, je file chercher mon lunch et je reviens. Non.
En même temps il y a un énorme Sainsbury's à 10 minutes, c'est vrai. Mais disons non.
Bref.
Quand arrive l'heure où mon état de starvation est tel que je pourrais réellement manger un éléphant (13h-13h10, selon la quantité de porridge dans le bol du matin, si tant est que j'aie eu le temps d'engloutir mon porridge à l'eau en sortant de la douche), ma nouvelle option est très simple: prendre la passerelle pour aller dans le batiment d'à coté, trouver l'ascenceur, qui indique que nous sommes au 2ème étage meme si en fait on est au rez-de-chaussée, monter au 7ème étage (qui est relié au 5ème étage du 3ème batiment de notre département, ah on se fichait de ma vieille School Bristolienne labyrinthique, mais je crois que le record est battu), tourner à gauche, et là... et là... et oui, une VRAIE cafétéria, avec des petits plateaux pour poser ses frites et un frigo à bouteilles de coca. Avec même un gars qui sert des trucs dans une assiette avec une grosse louche et un bruit de schplock-schplock. Même qu'il est italien et plutot mignon le gars en question, mais là n'est pas le sujet du jour.
Bref.
Après la bonne surprise du couscous collant du 1er jour, je prends à présent des leçons sur la cuisine des pâtes: avec ou sans fromage, avec ou sans tomate, avec ou sans gout. Bref, un nouveau monde merveilleux.
Quant au caissier dont les cheveux sont cachés sous un magnifique bonnet en plastique, j'en suis sure à présent et malgré son air grognon, il me veut du bien. Pourquoi m'aurait-il donné £2.25 en pieces de 5 pences si ce n'était pour s'assurer que mes poches seront à jamais pleines de monnaie pour la machine à chips qui vend même pas de chips, hein ?
Allez, avec un peu de chance demain y'aura pâtes-au-poisson...
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mercredi 30 mars 2005

Non ce n'était pas le radeau de la Méduse ce bateau... 

J'ai envie qu'il me raconte une fois de plus le carrelage de son jardin ou ses voisins bruyants qui l'ont encore réveillé la nuit dernière. Qu'il me montre la dernière photo rigolote de son fils. Qu'il arrive tout à coup devant mon bureau en disant "bon, on va au pub tu viens ? Pas tout de suite c'est ça ?". Qu'il me rappelle l'histoire de son film polonais préféré ou sa théorie sur la dynamique du labo. En y ajoutant une blague à la con. Et en me disant que les conflits ne servent à rien, que c'est la vie, que oui il met de la crème anti-rides et alors, que vraiment dans la vie faut pas s'en faire y'a pire que ça, et puis arrête de raler quoi Eve ça fait rien avancer, et non mais enfin ça va pas la bière de chez Hawthorns elle est dégueu on va pas aller là, non y'a des trucs dans la vie c'est du sérieux quoi.
Et j'ai même envie qu'il recommence à me tapper sur le sytème avec ses phrases toutes faites et souvent pas trop réfléchies, qu'il m'énerve avec son humour même pas drole parfois, qu'il m'exaspère avec son manque de tact habituel.
N'importe quoi pourvu qu'il soit là.
Et juste un email où il m'engueule de ne pas lui avoir donné de nouvelles me donne envie de pleurer.
Mais comment ça se fait qu'on s'apercoit qu'on aime vraiment les gens seulement le jour où on les voit plus ?
Et oui je vais bientot arreter de pleurnicher et accepter de débuter la deuxième saison des aventures de kiara et ce d'autant plus que ce blog a 1 an aujourd'hui, et c'est donc le meilleur moment pour tourner la page!...
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Apres la pluie ? 

Le salut est venu sous la forme d'une petite écossaise de mon age qui a décidé de me raconter sa vie autour d'une tasse d'eau chaude. Et eu envie d'écouter la mienne aussi, de vie.
Et de nombreuses tasses de thé plus tard, alors que le salon résonnait de nos rires et de nos baillements, nos pantoufles trainant sur la table basse et le chauffage au maximum pour nous éviter de greloter dans nos pyjamas, je me suis dit que c'était pas malin. Un jour je vais aussi partir d'Edimbourg, et je sens qu'un jour elle va aussi me manquer.
Mais quoi, comment on fait pour ne pas aimer les gens hein ?
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mardi 29 mars 2005

La pause kit kat, c'est sacré... 

Bon, apres avoir fumé en grelotant sous la pluie -oui j'avais oublié mon manteau, oh ca va ca arrive hein !- fini de trouver du travail a faire pour occuper mon temps, insulté la machine a chocolat qui a refusé mes 35 pences -déja qu'elle vend meme pas de chips, elle va finir par prendre mon pied dans son bouton bounty celle-la- , dit aurevoir a ma wonderful team d'adoption pas tres bavarde et apparemment ponctuelle sur l'heure de départ, commandé 3 dizaines de photos chez photobox pour remplir mes murs de sourires bristoliens, recherché en vain mon postcode, et non je ne sais toujours pas ou j'habite, et bien je tourne en rond.
Et j'ai faim.
Dire que la semaine derniere j'avais perdu l'appétit...
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There's some things in life that are not meant to be... 

Roh l'Ecosse mais quelle chance tu as... rho mais c'est très beau dis-moi... et les montagnes ca va te changer... blah blah blah...
Mais merde il faut arreter ! Je ne voulais PAS venir ici ! Et non seulement je ne voulais PAS, mais je déteste ce putain de nouveau labo où PERSONNE ne me parle, où je n'ai pas de bureau et où je n'en aurai JAMAIS, où on ne peut pas vivre mais seulement travailler, où tout le monde est juste efficace et concentré la pipette à la main face à sa paillasse - énorme la paillasse, ca oui, énorme, j'ai jamais eu autant de place pour récolter des putains de graines.
Et j'en ai assez d'entendre que Bristol c'était moche, que j'ai une chance inouie et que tout va bien se passer. Bristol c'est pas moche, et c'est chez moi, et maintenant je suis perdue et loin de tout, et biensur chef est encore malade ou en congrès ou whatever, et me voici donc à tout organiser toute seule dans SON putain de nouveau labo, mais merde quoi, qu'est-ce que j'y gagne à la fin... meme pas un merci.
Et en plus on a meme plus de chambre noire pour aller pleurer un bon coup...
C'est nul l'Ecosse.
Et je fais de la mauvaise foi si je veux.
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Sélection naturelle... 

Ma résistance au changement est forte, ma capacité d'adaptation tres affaiblie, et si je ne finis pas par trouver de machine a chips dans ces putains de 3 grandes tours qui forment mon nouveau chez moi, je vais devenir folle.
Comment ca droguée ?...
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lundi 28 mars 2005

Le travail c'est la santé... 

Un couscous qui colle avec une vue formidable sur le brouillard écossais... intéressante premiere fois a la cafet... Mais avouons-le, j'ai été accueillie par un postdoc adorable et j'ai meme enfin une paillasse et quelques tiroirs.
Y'a plus qu'a remettre la machine a PCR en route je suppose...
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dimanche 27 mars 2005

Le nouveau monde... 

Le nouveau labo est désert, les boites sont empilées, mes pipettes attendent que je leur fasse un peu de place sur une paillasse, mais où ? L'équipe sur le départ nous a abandonné 3 postdocs et un thésard, nous sommes donc en minorité...
Edimbourg est une ville pour les touristes. Et d'ailleurs il y en a partout. Moi la première. Tout est impressionant, beau, vieux, neuf, grand, spooky, cute... et à chaque émerveillement je me sens coupable, je ne veux pas aimer cette ville, je ne peux toujours pas concilier les larmes du départ et la joie de la découverte.
Ca viendra.
Mon appartement est à une cigarette du labo, la fille avec qui j'habite est gentille et drole, son chéri a meme porté toutes mes caisses au 2ème étage, évitant à chef un lumbago pourtant bien mérité apres nous avoir laissé organiser entièrement le déménagement de SON labo, SW n'arrive que dans 3 semaines, Fran et moi n'avons visité qu'une infime partie des attractions "spécial jour de pluie", j'ai une réserve de pinard dans la cuisine et de fromage sur le balcon, les chips sont revenues dans mon placard, et mes murs sont recouverts de photos qui me mettent les larmes aux yeux dès que je les regarde.
Helen me manque. Eric me manque. Les filles me manquent. Les chats me manquent.
Bon, ca suffit ces conneries écossaises, quand est-ce que je rentre à la maison maintenant ?
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mardi 22 mars 2005

Puisque tu pars... 

Voilà, c'est fini... 

Nous sommes à H-9 de l'arrivée des déménageurs. Tout le labo est empaqueté dans des caisses... Tout le labo? Non! Un seul ordinateur Gaulois résiste encore et toujours à l'empaquetage... Hélas, la vie n'est pas facile quand on est un petit ordinateur qui résiste: le combat est voué à l'échec, et l'heure de l'empaquetage a sonné...
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dimanche 20 mars 2005

Fragile... 

Je vois des caisses partout.
Mon cerveau ne peut plus s'empêcher de mesurer et classer chacun des objets qui passent devant mes yeux.
Trouver comment agencer.
Organiser, porter, scotcher, recommencer.
Les caisses ont envahi mon bureau, montent presque jusqu'au plafond.
Mon monde est rouge et gris, et "Teacrate plc. the crate rental company" décore tous les murs alentours.
J'ai les mains noires, les ongles sales, le dos douloureux, les joues mouillées, le coeur en compote.
Je veux pas quitter Helen.
Mais j'peux pas la mettre dans une de mes caisses, elle est trop grande...
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vendredi 18 mars 2005

La fille du Père Fouettard... 

Puisque c'est officiel, je suis la reine de l'efficacité même à 40 de fièvre (oh quoi j'exagère ?!) et qu'entre 2 cartons il fallait bien que je réussisse à obtenir quelques beaux speckles nucléaires, j'ai été fêter mon dernier vendredi soir dans le Gloucestershire en tête à tête avec le microscope de l'équipe jumelle, qu'on ne pourra pas emmener avec nous (le microscope, pas les jumelles), comme quoi le divorce n'est pas tout à fait à notre avantage.
Et puisqu'entre 2 prises de vues il se passe suffisamment de temps pour avoir l'impression de le perdre, mais pas assez pour pouvoir remplir un autre carton, j'ai décidé de me mettre à la correction de la première version de la thèse de mon successeur chez Monsieur Marcel™, fabricant de docteurs à Grenoble, tout en me noyant dans mes mouchoirs de chez Sainsbury's, et non je le jure, je n'ai pas d'action chez eux, mais vraiment ces mouchoirs sont épatants, j'en saignerai presque du nez avec plaisir, c'est dire.
Bref.
Et bien j'aurai pas du.
Trépigner face au microscope c'est mauvais et ça fait bouger mes lames.
Et je suis donc définitivement capable de m'énerver tout rouge face à un mur et dans le noir contre un gars que j'aime vachement beaucoup juste parce qu'il est infouttu d'expliquer dans un français correct et sans erreurs scientifiques grossières la structure du chloroplaste ou les bases de la biosynthèse des caroténoïdes. Mais merde, quoi, il l'a même pas lu la mienne de thèse ou quoi ?? Je suis sure qu'elle traine encore en 7 exemplaires sur son étagère... et ben c'est facile y'a qu'à recopier bordel !!
Bref, je dois être trop exigeante.
Alors toi, petit enfant qui vient de naître et qui dans un quart de siècle te tortilleras les mains en tremblant dans mon bureau lorsque tu candidateras pour faire une thèse dans mon labo, réfléchis bien. Il semblerait que tu t'engages à quelques moments fort pénibles.
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It's friday I'm in love... 

Le vendredi, c'est donc Sainsbury's.
Avec aujourd'hui la dose de lemsip, sudafed et autres ibuprofènes au paracétamol, accompagnés de quelques paquets de mouchoirs (and Sainsbury's ultra soft tissues ARE ultra soft, god things are getting better on the red nose front).
Bref.
Le vendredi donc, j'ai 3 minutes pour convaincre discuter avec le Mike.
Bon, 1er constat frappant alors que j'observais la ligne des caisses derrière une pile de radis: le Mike s'est coupé les cheveux. Non mais vraiment, les hommes devraient définitivement être bannis de chez tous les coiffeurs de la planète. Tous. Moi j'aime les crinières. Me dites pas que je suis la seule. Si ?
Enfin bref. Il se trouve que le Mike avec les cheveux courts, ça le fait quand même. Oh injustice injuste.
2ème acte: passage à la caisse. Le nez qui coule, la petite toux en coin, l'oeil vitreux, même pas honte. Et oh fantastique, le Mike n'est pas rasé, et il n'en faut pas beaucoup plus pour faire remonter un peu de libido en surface, mais bon on est chez Sainsbury's et pas au pub, et des paquets de mouchoirs et de radis nous séparent, il faut donc se contenter d'une discussion polie. Oh injustice injuste (bis).
Bref.
Conversation polie donc.
Où j'apprends donc que le Mike est fatigué, il a du rester éveillé tard la nuit précédente. Pas pour le fun, oh non même pas, mais pour finir un travail pour la fac, qu'il devait rendre ce matin dernier délai.
Et il insiste, même pas fun.
Certes.
Alors pourquoi a-t'il fallu que je sorte la chat-up line la plus nerdy de la planète, hein ?? Hein ???
"But working is often quite good fun, isn't it ?"
No. It isn't Eve. NOT for NORMAL people. NOT for cute little cashier looking at you with very big round eyes. No. No. NO !!
Enfin après tout c'est pas si grave, ça l'a même fait rire, et je pars de la ville vendredi prochain avant le lever du soleil.
J'aurai du rester sous la couette à échanger mes virus avec Teddy tiens...
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jeudi 17 mars 2005

Patriiiiiiiiick... 

J'en suis à mon 6eme ibuprofene en 10 heures, j'ai l'impression d'être dans un hyper-espace différent, ce qui est normalement super agréable quand je suis sous ma couette bien au chaud avec une verveine sur le plancher et un chat en guise de bouillotte, mais franchement très moyen quand je dois mettre de l'ordre dans les congélos laissés dans un bordel immonde par chef. Elle aurait pu un peu ranger ses boites, merde...
J'ai aussi lancé un rouleau de scotch dans la pile de boite de pétri de SW qui m'a alors regardée avec des yeux médusés, surprise par mon accès de violence, mais bon, elle n'avait qu'a pas me dire "hey, you can't use this it's mine" quand j'ai pris son scotch sur sa paillasse pour aller continuer à empaqueter les boites de chef. Trop c'est trop.
Bref, tout va bien.
Ah, j'ai aussi pleuré, et forcément Piers qui doit avoir des yeux derriere la tête -ce qui n'est pas normal pour un homme- a voulu me faire un câlin-réconfortant, ce qui a forcément augmenté le débit de larmes -les hommes sont un peu cons des fois- et maintenant mon nez saigne tout en étant bouché et rouge a force d'avoir été frotté par un mouchoir, bref, vraiment, cette journée est magique, y'a pas a dire.
Heureusement il y a des gens qui me font plaisir et qui sont heureux de vivre, ce qui me rappelle que demain ne pourra pas être pire, même si jamais je ne re-mangerai de saucisson, parce que Babe est mon ami, et Porcinet aussi.
Et finalement demain je n'aurai même pas la gueule de bois chargée de Guinness puisque la seule chose censée à faire à présent est de rentrer faire des cartons à la maison et sans aller au pub avec le reste du labo fêter la St Patrick, et puis je suis une fille censée, c'est bien connu. A moins d'aller au lit. Ou de m'enfiler mon précieux St Jo en pleurant avec Helen. Qui n'est même pas à la maison puisqu'elle passe la soirée avec son chéri.
Bon, Teddy, un peu d'St Jo avant qu'on aille se planquer tous les deux sous la couette ?
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Un chat triste... 

Teddy parait déprimé.
Le trouver allongé contre mon radiateur alors qu'Helen sert la patée du matin dans la cuisine, le voir avachi sur la table du salon alors qu'il y est habituellement assis, les oreilles pointées vers le jardin, c'est anormal.
Teddy a l'air triste.
Il est venu renifler les 10 boites ramenées hier soir et stockées dans le salon. Celles qui doivent emporter toutes mes affaires vers Edimbourg. Il s'est alors immédiatement assis sur moi, sans même s'occuper du fromage que je dégustais, alors que la nourriture a toujours semblé être son unique driving force.
Teddy a peut-être compris que je partais.
Pas en vacances, mais pour de vrai.
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mercredi 16 mars 2005

Secret girls... 

Ne pas fouiner. Ne pas ouvrir les livres. Ne pas regarder les photos. Respecter la vie privée et les effets personnels de chef.
Oui.
Mais...
Mais vider ses tiroirs ou emballer le contenu de ses étagères en fermant les yeux, c'est impossible.
Résister à regarder ses commentaires sur mon travail dans son log book, ne pas jeter un oeil à ses remerciements de thèse - et qui c'est ce Robert ? - mettre toutes les photos qui traînent dans une pochette sans les étudier un peu - et tiens c'est pas Andrew ça... c'est Robert ? - bref, etre un déménageur professionnel et scrupuleux, ce n'était pas dans ma job description non plus.
Je lis chat, je suis faible. Remember ?
Bon, je connais même sa marque de serviettes hygiéniques favorite à présent. Elles étaient cachées sous une pile de publis dans le tiroir du bas.
J'avoue que j'aurai pu m'en passer finalement.
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mardi 15 mars 2005

Partir un jour... 

Sauter à pied joints sur du bubble wrap rose, remplir des caisses en plastique qu'il est ensuite impossible de soulever, dire ses 4 vérités à une SW médusée mais toujours aussi irritante, compter les caisses, les tiroirs, les boites, estimer, planifier, avoir mal au dos alors que le déménagement n'a pas encore vraiment commencé... allez, dans 14 jours il faut recommencer les PCR à Edimbourg, il n'est plus temps de faiblir.
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Tout petit, tout doux, tout rond et tout mignon.. 

C'est l'histoire de la vie... 

En passant... 

J'ai 2 minutes de retard, je devrai etre dans le labo avec SW pour lui montrer comment faire une PCR. Bon en meme temps j'ai mis 15 minutes a la convaincre hier que non, un controle avec une autre Taq ca ne sert a rien, et que bordel oui je suis capable de faire une pauvre PCR, roh mais non je ne m'énerverai pas, j'ai juste besoin de respirer un grand coup avant de plonger sur ma paillasse.
Bref.
Ah puis donc samedi soir j'étais , et puis j'ai pris des photos meme si c'était interdit (meme qu'il parait que je ferai un mauvais agent secret), et quand j'aurai fini de faire mes cartons / respirer un grand coup, je pourrai p't'etre les montrer à la plèbe, mes photos. Peut-être.
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lundi 14 mars 2005

La haine. 

Je viens de perdre mon calme, j'en tremble, c'est fou, je viens vraiment de perdre mon calme. Mais je n'ai pas crié. Je suis restée froide, c'est rare, c'est bien.
Je sors pourtant à peine d'un WE parfait, plein de preuves d'amitié et de franches rigolades, je me sens bien, j'ai souri toute la matinée, je me croyais totalement inatteignable.
Et je viens de perdre mon calme.
Merde.
Sérieusement, quelle est la peine maximale encourue pour le meurtre d'une thésarde ?
"No but, are you sure your DNA extraction buffer is clean, because well, I pay a lot for my PhD and if my DNA extraction doesn't work this will be a shame for the lab and a waste of my time and my money because of you !"
Mais va mourir bordel !!!!!!!!
(et je n'arrive même pas à en rire tellement c'est ironique, non)
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vendredi 11 mars 2005

Je te perdrai peut-être là-bas, mais je me perds si je reste là... 

Dans 2 semaines exactement je passerai ma premiere journée à Edimbourg. 6 mois que je redoute la date fatidique et que je pleurniche en pensant à tout ce que je vais laisser ici.
Hier j'ai semé ma derniere expérience de physio bristolienne. Mercredi ou jeudi prochain je ferai ma derniere PCR ici, mon dernier gel. Le temps sera ensuite consacré à l'emballage de cartons.
Nous venons juste d'avoir notre dernier lab-meeting.
J'imaginais que tout allait avoir un gout amer de fin, que j'allais verser une larme sur le transilluminateur, ou regarder les chambres de culture avec des yeux mouillés.
Mais non.
Les batailles intra-lab ont achevé mes tendances à la nostalgie.
Je veux partir.
J'étouffe ici.
Je devrais donc remercier ces gens qui rendent mon départ si facile !..
(même si je ne sais toujours pas comment je vais survivre à l'Ecosse hostile sans mon cher frenchmate 'Truc'...)
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jeudi 10 mars 2005

'The best gift of all is frienship' 

kiara's timetable for the week-end:
Friday, 17h, Bristol: Winnie the pooh on stage.
Saturday, 19h30, London: The lion king.
I'm a Disney freak.
Right.
And I've got great friends who've decided they liked me enough to support my addiction to Disney.
And that's the best part of it all !
"One can't complain. I have my friends. Someone spoke to me only yesterday."
-Eeyore-
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mercredi 9 mars 2005

Vive les bouteilles et les copains et les chansons !.. 

Malgré la frustration et les larmes de rage, malgré l'impression qu'il n'y a pas d'issue, malgré l'estime de soi qui fait de la plongée sous-marine, de temps en temps il y a de bonnes surprises, un mot gentil, une attention, un sourire, une invitation, une pensée, et l'estime de soi peut se remplir les poumons avant de re-boire la tasse.
Un Mont d'Or, une bonne bouteille de rouge, un peu de Cloclo, un morceau de France au milieu de Clifton Village, des amis qui rigolent, une soirée d'anniversaire improvisé, des témoignages d'amitié, le bonheur.
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mardi 8 mars 2005

Etre une femme... 

I'm fed up with being bullied. I don't want to live through this again. Fucking hell why can't he give me a fucking break ! Why does he have to comment on every move I make, on every discussion I have with other colleagues, why doesn't he just let me be for fuck sake!
Men with small brain and very big ego are just the worst. And they're even worse if you've slept with them.
Only 2 weeks to go, I just have to keep my ears shut, and anyway I just can't fight his sarcasms, I don't know how, I've never known, and I don't want to sink back into my old ironic self. No.
And no I won't spit into his tubes, although it's really very tempting right now.
What a great 30th international women's day I’ve had ! Thank you Matt...
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Ta meilleure amie... 

Prenez un matin grognon.
Mais alors un bien grognon hein.
Un matin où vous ne vous lèveriez pas avant la fin du 3ème album, où vos cheveux refuseraient de vous obéir, où Helen et sa mère seraient entrain de se marrer à la table du p'tit déj alors que vous devez aller à l'école, avec plus d'1 heure de retard, où ce putain de pantalon serait trop serré, où vous auriez oublié d'envoyer sa carte d'anniversaire à votre frère, et merde on est déjà le 8 mars, où vous vous souviendriez que vous n'avez pas préparé d'eau DEPC pour votre extraction d'ARN de la journée, où votre vélo vous attendrait sur le pas de la porte sous un ciel chargé, alors que vous voudriez juste retourner au lit en râlant, et puis c'est mardi ça devrait être permis, c'est pas juste.
Prenez-le donc ce matin.
Mettez-lui un casque dans les oreilles, et fourragez dans votre playlist jusqu'à trouver quelque chose de moins déprimant qu'Avoir un seul enfant de toi (et puis d'abord Phil, si tu voulais l'appeler Jason, pourquoi avoir finalement choisi Tom hein? *).
Vous êtes prêts ?
Bien.
Appuyez sur play.
Hé! Je sais ! C'est un grand vide quand il n'est pas là...
Et voila que votre matin grognon se transforme instantanément en sourire qui chantonne sur son vélo.
Y'a pas à dire, Lorie, c'est un peu un peu la magicienne de mes matins gris...
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lundi 7 mars 2005

Quand la puce mange des frites at lunch time... 

[WARNING: THIS POST IS NOT GUILLERMITO COMPLIANT !]
La premiere fois que j'ai fait mes courses chez TESCO, une rage subite de Jelly Babies pendant des vacances à Telford en mai 2000 -euh oui, pendant ma thèse j'ai passé des vacances dans les Midlands, comme quoi l'erreur est humaine- la caissière m'a tendu un ticket. Que j'ai mis dans mon porte-feuille. Elle m'a alors regardé méchamment, tendu un stylo, et dit quelque chose. J'ai regardé Andy avec des yeux pleins de détresse en maudissant mon ignorance de l'anglais. "Mais qu'est-ce qu'elle me veut là ??" "Tou dois signier lé tickett et loui donner !". Ah.
Depuis, je ne me laisse plus surprendre. Même le "d'you wan'any cashback ?", je le maitrise sans problème. Enfin sauf ses derniers temps les vendredis et lundis midis. Mais ce n'est pas exactement un problème de langue. Enfin de langage.
Bref.
Les temps changent.
"Your new chip and PIN debit card has arrived !"
Finies les signatures de ticket, le Royaume Uni entre dans le 21ème siècle en adoptant la carte à puce et son code secret.
Jusque là, très bien.
"Important Note: This card is valid now. Any card previously issued to you on this account should be destroyed immediately."
D'accord, jusque là ça va toujours, j'ai ma nouvelle carte, je dois détruire l'ancienne, facile.
Et alors, c'est quoi mon code secret, puisque je ne vais plus pouvoir signer - je l'ai bien vu a Sainsburry's, le Mike. Il fait systématiquement rentrer le code secret à tous ces nouveau chip and PIN carholder- hein ?
"We'll send you a PIN separately within the next 3 weeks. If you don't receive your PIN after 3 weeks, please contact us...."
Et donc, en attendant je paye mon lunch en faisant un grand sourire c'est ça ?
"Hi Mike (les joues rougissent)... hm, well, I've got this new card but I don't actually know my PIN (les joues chauffent)... is it a problem ? (les oreilles aussi d'ailleurs)..."
"Well, you know what ? Just give me a smile and those sushis are yours !!"
"AAAAaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhh".
As if...
(Et la prochaine fois je vous raconterai comment en ce lundi j'ai réussi à allonger mon temps de discussion avec le sus-mentionné charmant caissier en prenant la SEULE bouteille d'eau du pack qui n'avait pas de code barre. A croire que je l'avais fait exprès... pourtant je le jure votre honneur...)
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Saturday afternoon fever 

Love me, Piglet Shake your bear behind, care bear Snoopy Eeyore 'I used to be a beautiful princes' says the frog
5 T-shirts, £47
Staying immature, priceless.
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4 consonnes et 3 voyelles... 

Et voilà, l'ensorceleur a 30 ans.
Il serait donc peut-être temps de l'oublier ?
Voire de jeter ce lion en peluche qu'il m'a offert et sans lequel je ne peux pas dormir depuis 6 ans ?
...
...
Ok, attendons ses 40 ans.
Démaraboutage failed. Same player try again.
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dimanche 6 mars 2005

À tout casser... 

Je vais rouler le plus longtemps possible sans mettre mes lumières...la nuit ne me verra pas venir... *
Une nuit, sur l'autoroute entre Chambéry et Grenoble, j'ai essayé. Je me souviens il pleuvait doucement, et pour une fois le vent ne me faisait pas peur. Était-ce avant ou après mon accident ? Je crois bien que c'était après, ce qui est encore plus stupide. L'inconscience est excusable, pas la bêtise.
Ça n'a duré que 5 secondes, peut-être même moins, et je n'ai pas tremblé, malgré l'adrénaline. Ni paniqué malgré ma trouille quasi-incontrôlable de l'autoroute. Je ne sais toujours pas pourquoi j'ai voulu éteindre mes phares.
Si je veux je peux.
Adolescente attardée.

Tuture, RIP Un samedi matin, à l'heure d'aller faire ses courses au supermarché, j'ai perdu le contrôle de ma voiture. Sur la rocade de Chambéry. A quelques kilomètres de chez mon frère. Alors qu'un rendez-vous galant avec son meilleur ami m'attendait à la frontière suisse. Alors que je me croyais indestructible au volant de ma 205 sport. Alors que je roulais à 140 même si la loi me limitait à 110. Alors que je n'avais pas vérifié mes pneus vétustes. Alors que je sortais à peine du tunnel des Monts. Un peu avant, un peu après, l'issue aurait été différente. Comme un éléphant qui s'en va au cimetière, ma fidèle voiture adorée et vénérée a choisi l'instant parfait pour m'abandonner. Son pneu qui éclate, cette courbe qu'elle refuse de suivre, mes yeux qui se ferment, le bruit, l'attente, la résignation, pas une once de peur, puis le silence, l'horrible silence qui rend l'attente du crash tout à coup terrifiante, le choc arrière qui finalement n'arrive pas, les yeux qui s'ouvrent sur un paysage de rocade tout à fait banal, mais ralenti, mais flou, mais pourquoi est-ce que je n'y vois rien. Un homme crie. "Avez-vous un bébé ? Avez-vous un bébé ?". Non, il n'y a que moi, et tout à coup mes tremblements et mes larmes. Merde je crois que j'ai eu très peur. Sortir de la voiture, voir le pare-brise posé là, contre la rambarde de sécurité, même pas en mille morceaux. Un homme dans un camion me tend son téléphone. Appeler le rendez-vous galant en pleurant. Qui à son tour préviendra le frangin en colère. J'ai cassé son ancienne voiture. Mes affaires éparpillées sur plusieurs dizaines de mètres. "Oh regardez, j'ai retrouvé Monsieur Nounours !". Merci. Continuer à pleurer. Se sentir stupide. Avez-vous vu mes lunettes ? Et mon porte-feuille ? Traverser. Croiser le regard d'une fillette qui me fixe avec horreur. Oh, du sang dans mon décolleté. La brûlure de ma ceinture, de la peau qui s'est fait la malle, rien. Je tremble, j'ai froid, je refuse le manteau qu'une femme souriante me tend. "Je vais bien, ne vous attardez-pas, je ne veux pas vous déranger". Un camion rouge qui arrive. Un pompier à la répartie flamboyante. "Sans votre ceinture vous auriez eu la face écrasée ma p'tite demoiselle !" Sirènes. Où m'emmenez-vous ? Hôpital de Chambéry. Ne pas bouger, c'est interdit. Mais je voudrais appeler, donnez-moi un téléphone. S'il vous plait. Radios, vous n'avez rien. Quelle chance ! Gendarme, rassurant, réconfortant, larmes de soulagement. Washoe m'attend, nous sortons, j'ai un truc bleu autour du coup. Et la peau qui picote. Et plus de voiture. Et la trouille du frangin. Qui arrive, qui prend en charge, qui parle au garagiste, qui fait la morale, qui a le regard sombre et fatigué. Voiture vidée, épave abandonnée dans la boue d'un garagiste savoyard, ma liberté à moi envolée. Retour à Grenoble avec le rendez-vous galant, qui deviendra donc un chéri à la faveur du traumatisme. Je sais si bien me laisser faire.
L'odeur de caoutchouc brûlé et la peur panique des courbes et du vent sur l'autoroute, c'est tout ce qui m'en reste.
Et la vie.

Alors éteindre ses phares. Pour quoi faire.
Mais grandis bordel !
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C'est pas vrai ! 

Passer son samedi après-midi au centre commercial à acheter des T-shirts et des culottes au lieu de venir au labo, c'est MAL.
Le dimanche matin, rester au lit sous un velux ouvert et un soleil radieux, à finir un bouquin déja lu 3 fois au lieu de venir au labo, c'est MAL.
S'enfiler la moitié d'un Croze Hermitages avec son sunday roast pour fêter une mère qui n'est même pas la sienne, c'est MAL.
Ceci étant avoué, arriver pompette au labo un dimanche après-midi avec un nouveau T-shirt Snoopy de la mort qui tue et une culotte à petits coeurs rouges, ça aide vachement pour lancer des PCR.
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vendredi 4 mars 2005

S'enfuir de tout... 

Une journée entre parenthèses. Se retrouver seule dans un bain bouillonnant alors qu'il fait nuit et froid dans le jardin du centre de relaxation. Flotter dans le noir et l'eau salée avec pour seule compagnie une douce musique qui semble être directement connectée au cerveau. Lire les nouvelles des stars en mangeant des morceaux de flapjacks trempés dans du thé à la cannelle et en rigolant avec des copines même pas anorexiques. Contempler les lumieres clignotantes du plafond du hammam à travers un nuages de vapeur à la bonne odeur d'eucalyptus. Dégouliner de sueur sur un magazine détrempé dans la petite cabane du jardin. S'assoir et humer l'air frais du jardin enfin déserté. Lire, écouter, penser, sourire, réfléchir, observer, se laisser aller.
Un retour à la réalité difficile, sans transition. Un labmeeting embarrassant, des sollicitations de toutes parts, un Matt à baffer -plus que 3 semaines, non ne pas craquer-, des palpitations & autres bafouillages ridicules au supermarché -qu'on ne vienne pas me dire que le coup de foudre n'existe pas-, le bien-être et les certitudes qui foutent le camp. Le stress qui re-sonne à la porte.
Dommage, j'allais presque passer une WE serein. Presque.
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jeudi 3 mars 2005

La concierge est dans le jacuzzi... 

... , et presque même pas honte !
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mercredi 2 mars 2005

Enjoy the silence... 

Se mordre la langue très fort. Ne pas faire de commentaire. Ne pas faire remarquer que "that's the pot calling the kettle black". Se taire. Bordel chut. Ouh mais ça démange. Perdre l'habitude de l'ironie et du sarcasme, chercher une alternative constructive et intelligente. Oh mais oh ils me font chier aussi les cons à dire des trucs débiles... Se rappeler que ce que je dis est stupide pour d'autres, que je ne sais pas mieux, qu'il faut accepter les différences d'opinion, que chaque avis est valable, voire enrichissant. Ne pas douter qu'il soit enrichissant. Lutter pour arreter de douter. Se replonger dans autre chose pour laisser passer l'envie d'étrangler ces putains de conseils et autres remarques so patronising [paternalistes, infantilisantes, condescendantes]. Fermer les écoutilles. Retourner dans son monde. Ecrire "ta gueule" sur son front. Au marqueur indélébile. Noir. En caractères gras. Et être suffisament naïve pour croire que le message sera lu. Ou respecté.
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Sauvez Teddy !! 

Apres avoir décidé et répété que non, impossible, Eve ne va pas pouvoir déménager, hors de question qu'elle me quitte, Helen s'est finalement résolu a passer une annonce, et ma chambre vient de trouver un acquéreur.
Quelqu'un va donc vivre dans MA chambre.
Argh.
Quelqu'un qui, à la question "So, how do you feel about the cats ?" a répondu "Well, as long as they don't come to my room and puke there, I don't really care".
Je vais donc peut-être embarquer Teddy et Seamus dans mes cartons...
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mardi 1 mars 2005

Le rayon vert 

Une journée dans le noir à attendre, chercher, attendre, chercher, Z stack, déconvolution, merde c'est toujours pas très clair, recommencer. Me retenir de prendre des photos de trichomes juste parce que c'est joli et que ça ressemble à une installation de martiens envahissant la lune, m'apercevoir que non ces magnifiques speckles ne sont pas nucléaires, ce sont des chloroplastes enfin Eve... mais regarde donc ton contrôle en premier quoi !
Enfin bref, y'a pas a dire, les méduses, c'est fantastique.
Mission to Mars...
C'était le message incompréhensible de la journée, en direct du microscope... à vous les studios...
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